Néanmoins, hors des pratiques précédentes, on peut se servir des BOLS pour absorber aussi de l’eau à la condition nécessaire qu’on en ait goût, envie ou nécessité. Pour un humain de notre temps, précisons que l’eau tiède sur laquelle je reviendrai dans une plus ample informée, destinée aux populations désireuses de s’élever dans l’échelle sociale par la connaissance, n’implique guère une appétence naturelle de notre nature profonde.
J’en appelle au père NOÉ qui vécut jadis une forte mémorable croisière avec beaucoup d’eau sous la quille et un peu de vin dans les soutes. Et surtout sur l’origine du terme que nous devons aux buveurs de punch anglais qui l’écrivaient « BOWL » au dix huitième siècle.
La notoriété du mot doit également aux écrivains romantiques de notre dix-neuvième qui l’avaient adopté à cette époque. Brillat Savarin relata son baptême en 1826 avant qu’Alfred de Musset ne le célèbre vers 1830 en écrivant : «DANS LE BOL OU LE PUNCH RIT SUR SON TRÉPIED D’OR»
Il faut donc avouer au lecteur combien, historiquement parlant, le bol de lait de l’enfance innocente doit à des consommations fortement alcoolisée, une filiation d’autant plus gênante pour les amateurs d’eau tiède que, dans certains dicos, lexiques et autres glossaires, le BOL fait directement suite à l’expression BOIT SANS SOIF et au BOITOUT, ce verre à pied cassé que l’on ne peut poser sans l’avoir vidé.
Fort simple à préparer, y compris pour un sophistiqué mathématicien spécialisé dans la mécanique des fluides, je me dois aussi de vous informer et de vous confirmer combien le produit répondant à la définition de « Plein Bol d’Eau Tiède » manque essentiellement d’une caractéristique goûteuse susceptible de provoquer une dégustation renouvelée, voire assidue.
Gastronomes de tous les pays, abstenez vous en dehors des nécessités prescrites par le corps médical ou une urgence heureusement rarissime.
Issu d’une désinence régionale il faut souligner pour les utilisateurs éventuels que la bolée qualifiant le contenu d’un bol peut être porteuse de belles joies quand elle concerne des appétences de type humaniste telle qu’une bolée de vin chaud à la cannelle. Voire des fruits frais. Dans « Naissance de l’Odyssée » Jean Giono soulignait ainsi ce vieil usage : «LA NICHE VOTIVE OU POUR LES DOIGTS FURTIFS DE PAN, ON AVAIT DÉPOSÉ LA BOLÉE DE MURES BLANCHES»
N’en tirez pas des conclusions hâtives et classieuse. Le BOL n’est pas plus l’apanage des Dieux grecs que celui de l’aristocratie européenne malgré le concept de Bol Duc qui lui est voisin sur le grand BOB. Il n’est en somme qu’un voisin de dictionnaire au même titre que le cotylédon Bol Do. Sans prétention élitiste ni sentiment de fraternité végétale, le bol est peut-être devenu tout simplement populaire parce qu’il est peu onéreux à l’achat et commode d’utilisation tandis que sa concurrente la jatte apparait plus rurale et la tasse pourvue d’une anse bien plus urbaine.
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