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Paris de page en page

Dans la littérature française tout autant que dans la littérature internationale, l’évocation de Paris est fréquente. Ces textes forment un kaléidoscope d’images, de réflexions, de souvenirs, etc. De Rétif de la Bretonne à Modiano, en passant par Hemingway et Miller, le roman pénètre comme s’il était muni d’une lampe de poche dans les artères de Paris, dans son cœur et son ventre. Cette rubrique a pour vocation de nous offrir un Paris réel et imaginaire dans sa plus grande diversité.

Hotel louisiane paris exposition shiningThe Shining à l’Hôtel La Louisiane

Sur une vitrine de la rue Bonaparte, une affiche où se dessinait en noir la silhouette du jeune Danny de Shining. Il roule en tricycle le long d’un tapis rouge et blanc au design labyrinthique. Un dessin assez original pour illustrer le film de Kubrick. Comme tu le sais, je suis un inconditionnel de cette œuvre. Intrigué, je revins sur mes pas. Elle annonçait une exposition : The Shining que l’on pouvait découvrir à l’Hôtel La Louisiane rue de Seine. Je n’étais pas très loin du lieu et assez disponible pour m’y rendre. A cette heure, les brasseries du boulevard Saint-Germain étalaient leurs lumières en vagues mourantes sur les trottoirs. (lire la suite)
 


Apollinaire 1
Alcools, une ville couleur d'automne  
 
G. Apollinaire

Il y a cent ans, paraissait au Mercure de France, le recueil de poèmes Alcools de Guillaume Apollinaire. La poésie française venait de recevoir avec cet ouvrage, l’expression la plus hallucinée de son art poétique. Pourtant à sa sortie Henri Ghéon dans La Nouvelle Revue française tout en soulignant l’originalité du livre critique le manque de cohésion entre les poèmes, et de son côté dans le Mercure de France Georges Duhamel déclare avec virulence ‘…il est venu échouer dans ce taudis une foule d’objets hétéroclites dont certains ont de la valeur, mais dont aucun n’est le produit de l’industrie du marchand même. (lire la suite)


Paris est une fête

Une ville pour écrire - Paris est une fête d'Ernest Hemyngway

 Les rues de Paris sont surchargées de passé et par conséquence de nostalgie. Un parfum de femme qui flotte encore, une silhouette oubliée et la magie de notre capitale agit. Les terrasses de café ne sont ouvertes pour nous que comme des vitrines sur nos éternels regrets, nos éternels souvenirs, notre éternelle mémoire. Nous y sommes dans notre présent pareil à un spectateur attendri de notre ancienne histoire. (lire la suite)

Les harengs d hemingway  
Les Harengs d'Hemingway

Ces derniers temps, je traîne dans le 10e arrondissement sans dépasser ses limites, comme si j’étais confiné entre ses murs et uniquement autorisé à de brèves promenades dans son périmètre. En premier lieu, je me dirige vers ma chère gare de l’Est. Léon Paul Fargue – enfant du dixième – la nomme affectueusement ma boulangerie de souvenirs. Pour ma part, je la fréquente depuis trop peu de temps pour qu’elle ait conservé autant de mes souvenirs. Dans la lumière matinale, elle m’apparait en gare de province montée à Paris avec ses plus beaux vêtements. (Lire la suite)
 


Boulard detail 1
D'un bouquiniste à l'autre

Une autre librairie parisienne a récemment disparue, la librairie Arts et Spectacles rue Boulard. Elle était tenue par un personnage assez curieux. Les livres y étaient empilés en plusieurs colonnes pyramidales et les étagères murales derrières ces piliers d’ouvrages paraissaient pratiquement inaccessibles. Une telle disposition ne permettait pas, à moins d’employer d’énormes efforts, de choisir l’ouvrage se trouvant au ras du sol ou même je l’avoue quel que soit sa place dans la pile. (Lire l'article)



Huysmans

Eloges des café parisiens - Les habitués de café J.K. Huysmans

 Il ne pleuvait pas vraiment. Par moments quelques gouttes et puis à nouveau le gris coulait sa lumière sur les pavés et le décor. L’humidité dessinait à présent des reflets par petites touches. Nous étions assis à une table contre les vitres de ce bistrot qui donnait sur une rue parisienne. Nos verres contenaient un Chinon quelconque et nous parlions de ce gout que nous avions en commun de boire dans ces lieux devant le spectacle d’une rue parisienne. (lire la suite)

Rivoli confinement
 Paris 1936 - 2020

Je sortis. Il était trois heures du matin. Il n'y avait rien, ni ciel, ni fenêtres, ni vent, ni chat. Absolument rien. La pluie finissait de tomber, ajoutant à la profondeur du vide. Je pris le boulevard Malesherbes, la rue Royale. Le marin factionnaire avait été relevé de sa garde et la guérite bâillait. Une épidémie mystérieuse, une épidémie qui aurait mangé jusqu'à ses morts avait nettoyé les chaussées et les trottoirs. (Lire la suite)


Jours tranquilles à Clichy

Le syndrome de Carl - Jours tranquilles à Clichy de Henri Miller

 J’écris, la nuit tombe et les gens vont dîner. Ce fut une journée grise, telle qu’on en voit souvent à Paris. Faisant le tour du pâté de maisons pour me changer les idées, je ne pouvais m’empêcher de penser au contraste saisissant qui existait entre ces deux villes (New York et Paris). C’est la même heure, le même type de journée, et pourtant même le mot gris, qui fit surgir en moi cette association, n’a presque rien à voir avec ce gris (Lire la suite)